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Durcissement de la grève : CSET, FESEN, USET... les enseignants à bout de patience
Publié le mercredi 15 mars 2017  |  L'Alternative


© aLome.com par Edem Gadegbeku et Parfait
AG d`enseignants togolais dans la capitale, Lomé
Lomé, le 09 décembre 2016. Centre communautaire de Tokoin. Des syndicats d`enseignants du primaire et du secondaire en conclave pour plancher sur leurs revendications de l`heure.


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Vendredi 10 mars, le Groupe de Travail mis sur pied par le gouvernement a remis les conclusions de ces travaux au Premier ministre Selom Klassou. Ce dernier s’est félicité et a demandé aux enseignants de retourner en classe pour la reprise des cours. Mais cette joie n’a été que de courte durée. Deux syndicats se sont joints à la CSET pour un mouvement de grève de 72 heures qui a démarré depuis hier.



C’est un nouveau tournant que vient de prendre l’année scolaire avec des grèves à répétition. La Coordination des syndicats de l’enseignement du Togo (CSET), la Fédération des syndicats de l’éducation nationale (FESEN) et l’Union des syndicats de l’éducation du Togo (USET) s’unissent pour exiger du gouvernement l’amélioration des conditions de travail et de vie des enseignants. « Les syndicats ont constaté que le gouvernement n’a pas donné toutes les garanties aux problèmes des enseignants », a expliqué un membre de la FESEN qui avait longtemps cru à la bonne foi du gouvernement en prenant part au dialogue. Mais la déception paraît grande. « La seule solution aujourd’hui, c’est qu’on doit s’assoir avec le gouvernement et lui dire exactement ce que nous attendons. Il ne suffit pas d’aller le contourner pour négocier avec des gens qui sont hors de la crise. C’est ce que nous disons tout le temps », a affirmé Joachin Sonoukou, chargé de l’information à la CSET.

Or Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique ne reconnaît toujours pas la coordination syndicale et la taxe d’illégale. Une position qui a envenimé la situation, avec les grèves répétitives qui conduisent les élèves dans les rues pour réclamer les cours. Pour les enseignants grévistes, si rien n’est fait à la fin des 72 heures, ils devront consulter la base pour décider des actions futures. En clair, le plus dur n’était pas les conclusions remises sous le feu des projecteurs, la bonne foi des autorités en charge de l’éducation. Et c’est sur ce plan qu’elles sont attendues afin de désamorcer la bombe sociale dont l’explosion entraînerait une paralysie de l’année scolaire.

USET et FESEN flouées

Cette entrée en grève des deux syndicats est révélatrice du dilatoire du gouvernement. Elle montre aussi que les autorités ont échoué dans leurs tentatives d’étouffer les revendications des enseignants en usant des arguments tirés sur les cheveux sur les médias. Le mépris dont fait preuve le ministre de la Fonction publique à l’endroit des enseignants réunis au sein de la CSET a atteint des proportions qui ont amené les syndicats à remettre en cause la bonne foi du gouvernement.

Les grèves à répétition depuis le début de l’année étaient menées par la Coordination des syndicats de l’enseignement au Togo (CSET). Les deux autres l’USET et la FESEN qui viennent d’entrer en grève, prenaient part au cadre de concertation instauré par le gouvernement afin de trouver une issue à la crise. « Nous avions privilégié la négociation en prenant part au dialogue. Pas parce que nous nous sommes désolidarisés de la CSET. Au contraire, les revendications de la Coordination prenaient une part importante de nos doléances aussi. C’est pourquoi nous avons donné jusqu’au 31 janvier 2017 au gouvernement pour résoudre le problème », a justifié un membre de la FESEN. A l’en croire, le délai ayant expiré et vu que les garanties données ne sont pas suffisantes, il est donc clair que la FESEN mette sa menace à exécution.

En prenant part à cette grève de 72 heures, l’USET conforte la CSET dans sa position. La crise qui a secoué l’USET en juillet 2016 à Notsè a entraîné la création de deux syndicats dont la coordination. En effet, ils reprochaient à l’Union syndicale d’être trop complaisante avec le pouvoir, la taxent de connivence avec le gouvernement pour plomber leurs revendications. Les mises en garde émises n’ont pas suffi à l’USET poutr « quitter la voie » qui la menait directement dans le mur. Elle a continué avec un optimisme béat. Mais la réalité du pouvoir en place leur est jetée en pleine figure.

L’année scolaire en pointillés ?

Hier, un impressionnant déploiement militaire était notable devant le lycée technique d’Adidogomé. Des jeeps militaires étaient postées devant l’entrée de l’établissement. Les militaires ont bloqué les élèves qui voulaient sortir. Cette situation devient de plus en plus courante et inquiétante. Que ce soit à Lomé, la capitale ou dans les grandes villes de l’intérieur, les militaires quadrillent les établissements scolaires pour empêcher les apprenants de revendiquer le retour de leurs enseignants en classe.

L’inquiétude des élèves est compréhensible. Car devant la situation que le pouvoir a laissé délibérément pourrir, c’est leur avenir qui est en jeu. En effet, à deux mois des examens de fin d’année, les élèves n’ont toujours pas eu droit à la plupart des cours. Les enseignants brandissent la menace qu’ils ne reviendront pas sur les cours que les jours de grève ont « consommés ». Pour les élèves du probatoire et du baccalauréat, l’horizon s’assombrit. Les élèves de la classe de 1ère n’ont pratiquement qu’un mois de cours (sur lesquels les grèves grignotent déjà) avant leur examen. Après, ce sera le tour des examens de passage en classe supérieure, et surtout celui des élèves des classes de terminale. Dans ce délai déjà réduit, il faut défalquer les jours des examens de sport.

L’hydre qui paralyse l’éducation

Quelle est donc cette hydre qui paralyse l’éducation au Togo? Cette question soulève beaucoup d’autres. Mais dans notre parution du jeudi dernier, nous avons révélé que c’est une guerre qui oppose les différents clans du système RPT/UNIR, les barons (la old school) et la nouvelle génération aux canines longues qui mangent avec un appétit glouton et narguent la vieille qui s’estime lésée. Chaque camp lutte pour le contrôle de l’appareil politique. Voilà comment un groupuscule aux intérêts et aux ramifications complexes met en péril l’éducation, l’avenir de tout un pays. Le père disait qu’aucun sacrifice n’est trop grand lorsqu’il s’agit de la jeunesse. Le fils sur une affiche électorale sur laquelle il a posé avec les élèves avait dit : « Avec eux, je me sens fort ». Et pourtant !

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