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TOGO: Faure Gnassingbé manipule les officiers des FAT à sa guise
Publié le samedi 28 decembre 2013  |  togo.infos


© AFP
Le président togolais Faure Gnassingbé en visite officielle en France
Le président togolais Faure Gnassingbé avec le président François Hollande


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Félix Katanga, cet officier supérieur de l’armée qui vient d’être doublement bardé vendredi par l’hétier d’Eyadema du rang de général de brigade et du titre de chef d’Etat-major général des FAT, doit être flatté et heureux.

Il vient ainsi d’être propulsé à une vitesse supersonique au rang du patron de l’armée togolaise en lieu et place de l’homme de Tchamba tombé en disgrâce depuis plusieurs mois déjà.

Mais il y a une remarque très pertinente qu’il faudrait faire avant de continuer ce développement.

Depuis 2005 où il a accédé au pouvoir par le dictat des FAT, les plus réguliers décrets que Faure Gnassingbé a eu à signer concernent justement les corps habillés. Chaque année ou au double, le chef de l’Etat doit nécessairement prendre un décret concernant l’armée.

Que des directeurs généraux des sociétés d’Etat passent des dizaines d’années à leur poste et installent une sorte de mafia qui pollue l’environnement du travail et gaspillent des ressources de l’Etat pour des fins futiles, ce n’est pas tant son problème.

Mais il a le temps, alors là sans complaisance, de déplacer très régulièrement les officiers de l’armée comme des pillons, sans doute parce qu’il a bonne conscience que seul l’armée peut lui créer une subite et désagréable surprise, comme elle l’avait fait contre le peuple au lendemain du décès du général Eyadema en l’imposant à la place de son père.



Naturellement donc, Faure Gnassingbé ne peut en aucun cas prendre ce risque d’oblier que les réflexes de raccourcis qui ont animé les officiers supérieurs de l’armée en 2005 et qui les ont poussé à l’imposer de go comme Chef de l’Etat, subsistent encore et toujours.

Il faut le reconnaître, le fils d’Eyadéma est assez réfléchi quand il s’agit d’user des moyens les plus habiles pour conserver son fauteuil.


Il fait donc bien d’user de toutes les facultés dont Dieu l’a doté pour pouvoir maîtriser autant que faire se peut, ce corps aussi discipliné qu’organisé et limiter ainsi les risques de réactivation de ces réflexes de renversement de régime sans aucune base légale.

Et il sait que chaque fois qu’il nomme un nouvel officier à un poste de responsabilité, celui-ci aura besoin d’un certain nombre de mois pour s’accommoder aux exigences de son nouveau poste, et pendant ce temps, ce dernier n’aura d’autre choix que de lui vouer respect, loyauté et fidélité.

Mais dès lors qu’il sent que l’officier en question commence à s’installer et à s’assumer à son poste, il trouve toujours le moyen de le muter avant que ce dernier ne pousse des cornes et n’installe son réseau qui pourrait lui être préjudiciable.

Sa guéguerre avec le général Tititkpina était bien connue de tous depuis que ce dernier a osé lui résister sur un certain nombre de points. Il n’était plus dans les bonnes grâce du prince dès lors qu’il semblait commencer à se bomber le torse.


Et tout le monde s’attendait à avoir cette nouvelle du limogeage de l’officier de Tchamba, depuis que les journaux, financés par le palais, avaient commencé à étaler les manquements de Titi à la place publique.

Aujourd’hui, l’heure de l’heureuse moisson a sonné pour Félix Katanga, mais qu’il ne s’avise pas non plus qu’il s’agit d’une promotion à long terme.

Faure Gnassingbé n’est pas dupe. Il est rusé, très rusé. Il a une conscience nette que Félix Katanga, originaire de Tchitchao n’est pas saint, qu’il est controversé et très peu aimé du grand public.

Il sait que, comme son prédécesseur, ce officier aussi traine des casseroles et non des moindres.

Il sait que le nom de cet officier est cité dans plusieurs rapports aussi bien officiels qu’officieux, faisant état d’un certain nombre de pratiques peu orthodoxes dont ce dernier a eu à se rendre coupable.

Mais il l’a propulsé aux faîtes de l’Etat-Major des FAT un vendredi, au moment où la quasi totalité des journaux privés sont en congé. Ce n’est pour rien. C’est pour au moins trois raisons.

Au prime abord, le fils du feu général veut mettre son nouvel homme de confiance à l’abri des critiques et diatribes des médias qui devraient nécessairement abonder dans les colonnes des journaux et radios privés si ces derniers travaillaient encore à plein-temps. Car cette nomination est critiquable, très critiquable.

Et c’est d’ailleurs ce qui fonde la deuxième raison de Faure Gnassingbé à savoir qu’il tient à avoir à ses côtés, un chef d’Etat-major qui lui voue loyauté et dévotion, du moins pour un certain temps, quelle que soit l’image que ce dernier présente auprès du grand public.

Et sur ce volet, Félix Katanga fait l’affaire puisque depuis deux ans, ce dernier a fait preuve d’une loyauté sans faille allant jusqu’à rendre compte, très régulièrement de tout ce qu’il apprend de plus anodins dans la rue ou sur ceux que son mentor n’aime pas ou n’aime plus.

Il était l’officier qui s’occupait quasiment de tout ce qui est lié à la sécurité du Chef de l’Etat depuis le palais jusqu’aux frontières du pays.

Il est resté discret, très discret réduisant son champ d’action à son bureau ou sur les sites stratégiques d’où pourraient venir le mal, et travaillant surtout par SMS ou par téléphone tout court.

S’il trouve une marge de temps libre, notamment lors des multiples voyages de son mentor, il passe le clair de ce temps au domicile de dame Ingrid qui, elle aussi est en train aujourd’hui de perdre du champ autour de Faurevi.

Il a aussi pris soin de ramener son épouse qu’il avait chassée pour des raisons que nous taisons ici et qui n’est autre que la sœur de Faure Gnassingbé.



Pendant un temps donc, il pourrait encore se montrer dévoué au service de son mentor pour bénéficier de la couverture de ce dernier et échapper temporellement aux poursuites éventuelles qui pourraient être initiées contre sa personne à cause d’un certain nombre d’actes délictueux dont il s’est rendu coupable.

Donc c’est clair qu’ayant conscience de l’épée de Damoclès qui plane sur sa tête, Félix Katanga sait d’emblée qu’il ne pourra avoir de salut qu’avec Faure Gnassingbé et personne d’autre. Mais ce n’est pas tout.

Il y a nécessairement une troisième raison, qui elle, tient de ce qu’actuellement Faure Gnassingbé rencontre beaucoup de difficultés dans la gestion de son pouvoir.

Il a besoin de la force brute, des « je m’en foutistes » capables de tout raser au besoin pour l’aider à conserver son pouvoir surtout pour l’accompagner dans son projet de rempiler en 2015.

Félix Katanga a donc le bon profile, lui qui a eu le courage de tirer des obus sur le domicile de Kpatcha Gnassingbé son autre beau-frère en 2009. Lui encore qui menace volontiers les chefs traditionnels et certains leaders politiques à cause des crocodiles dont la chasse constitue l’une de ses principales passions.

Félix Katanga est un officier dont la brutalité est bien connue de beaucoup de togolais surtout durant les douze années qu’il a eu à passer à la tête de la Force d‘Intervention Rapide (FIR) avant de se retrouver chef d’Etat-major de l’armée de terre.

« Il a n’a pas fait des études reluisantes, mais il a la manie de la troupe et le sens du commandement » nous a confié un de ses collègues. Ses promotionnaires à savoir les colonels Bakali, Bitemniwé et autres ne nous démentiront pas dans cette analyse.

C’est donc clair que la mission qui est confiée à cet officier de Tchitchao que certaines personnes apprécient beaucoup pour sa générosité, est loin d’être celle de réformer l’armée togolaise. Loin de là.

Certes, sa nomination pourrait permettre enfin aux FAT de présenter leur rapport général de cette année à Faure mais, juste après, il va nécessairement se mettre à replacer de nouveaux pillons aux différents échelons de ce corps, le temps pour lui et son mentor de déminer l’arsenal Titikpina.

Il faut aussi le dire, cet arsenal mis en place par Titi a créé de sérieuses frustrations au sein de ce corps.

Mais espérons simplement qu’au-delà de la brutalité dont on lui connait, le général Katanga saura au moins ramener la paix et la quiétude au sein des éléments des FAT qui attendent encore que leurs statuts adoptés depuis 2007 soient effectivement opérationnels et que la promotion dans ce corps obéisse aux normes établies à cet effet.

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