Togo - A travers un communiqué rendu public le samedi 28 décembre dernier, le ministre togolais de la Sécurité, Yark Daméhame ouvre un front contre le phénomène des « gros bras ».
Selon les termes du communiqué, « depuis quelques temps, il a été constaté que certains concitoyens, pour se faire rétablir dans leurs droits, n’hésitent plus à s’écarter des voies de recours légales et des services compétents dans le traitement des affaires judiciaires ». Et le constat que l’on pouvait faire est qu’« une forme de justice privée, donnant la primauté au plus fort, tend à s’instaurer dans notre pays, particulièrement dans les zones périphériques de la capitale, avec l’apparition du phénomène des gros bras ».
Et d’après le ministre de la Sécurité, le Colonel Yark Damehame, signataire de ce communiqué, ces « gros bras » ne sont pour la plupart que « de lugubres et sinistres individus dont les services sont sollicités par quelques justiciables pour intimider et au besoin exercer des violences physiques sur des parties adverses en conflit, notamment dans les domaines du foncier et des expulsions locatives ».
Le communiqué indique que « l’Etat ne saurait s’accommoder d’une quelconque forme de justice parallèle, de surcroit privée et préjudiciable à l’ordre public ». Ce communiqué aux allures de sommation à la cessation de ces agissements, tient lieu de rappel « à ces gros bras et à leurs employeurs que leurs activités sont illégales et les exposent par conséquent à la rigueur de la loi ».
Le texte propose pour finir à ces « justiciers » qui prétendent souvent « agir sous la couverture de hauts magistrats, officiers de forces de défense et de sécurité ou autres autorités civiles commettent des forfaits si bien rétribués par leurs employeurs indélicats » qu’ils aillent « se rendre plus utiles dans les secteurs porteurs de la vie économique et sociale de notre pays à un moment où l’Etat et les entreprises publiques et privées ont plus que jamais besoin des bras et de l’ingéniosité de tout un chacun ».
Reste dès lors à voir si cet appel sera entendu ou si ces gros bras vont plutôt opter pour un bras de fer ou une défiance vis-à-vis de l’autorité.