Misère ambiante, manque d’infrastructures essentielles, absence d’eau potable, Centres hospitaliers sous équipés et érigés en mouroirs, précarité ; les maux dont souffre la population de la ville de Kara à 416 km au nord de Lomé, sont énormes et à l’image du pays. C’est dans ce décor, qu’on peut mieux percevoir le monument que Faure Gnassingbé dresse en l’honneur de son feu père sur un interminable chantier de complaisance.
Dans l’Ethique à Nicomaque, Aristote révélait : « Il est aussi dans l'intérêt d'un tyran de garder son peuple pauvre, pour qu'il soit si occupé à ses tâches quotidiennes qu'il n'aie pas de temps pour la rébellion ».
Aujourd’hui, le Togo en est l’ultime illustration. En juillet 2016, lorsque Faure Gnassingbé inaugurait ce qu’il avait appelé la « place Gnassingbé Eyadéma » au Palais des Congrès de Kara, toute l’opinion s’était insurgée contre ce qui était vue comme un mépris pour le peuple. Les uns et les autres s’interrogeaient sur le sens moral de ce président qui érigeait des stèles en marbre avec des millions de F CFA, alors que les femmes accouchaient à même le sol dans les hôpitaux, et qu’on vend à prix d’or le paracétamol ou l’alcool médical dans ces centres de soins délabrés. ... suite de l'article sur Autre presse