Lancé le 24 mars dernier par le Premier ministre, Komi Sélom Klassou à Lomé, le programme de réparation des victimes des troubles sociopolitiques de 1958 à 2005, rencontre de vives critiques.
Ce jeudi, l’enseignant-chercheur, Pr Togoata Amah Apédo invité sur une radio de la place, a estimé que les règles de la justice transitionnelle ne sont pas respectées. Selon lui, cette justice se fait toujours entre les victimes et les bourreaux. « Au Togo, il n’y a pas de bourreaux », a-t-il relevé.
Ce maillon essentiel de la justice transitionnelle manquant, a conclu l’ancien responsable de la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH), il ne peut y avoir ni pardon, ni réconciliation.
« Il ne faut pas qu’on se moque de nous parce qu’il y a eu des morts et des blessés, des gens ont tout perdu et d’autres sont paralysés à vie », a rappelé l’enseignant des universités du Togo.
« Les coups de bâton et de fusil n’étant pas tombés du ciel », l’intellectuel propose que les choses soient faites dans les « normes ».
« Les coups de bâton et de fusil n’étant pas tombés du ciel », l’intellectuel propose que les choses soient faites dans les « normes ».
« La vraie justice que les gens demandent, c’est qu’on arrête les bourreaux, qu’on les traduise en justice et la réconciliation intervient après. Il faut que les choses passent d’abord par la justice », a-t-il lancé.
Pour information, la première phase du programme de réparations des victimes va couvrir 2.475 victimes des plus de 7.000 recensées par la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR) lors des troubles de 2005. L’Etat y a consacré une enveloppe de 2 milliards de francs CFA.