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Les nouvelles nominations ou le recyclage de vieux acteurs d’un système à bout de souffle
Publié le mercredi 5 avril 2017  |  L'Alternative


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Quartier administratif de la capitale togolaise
Lomé, le 25 février 2017. Immeuble abritant le CASEF (Centre administratif des services économiques et financiers).


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C’est l’histoire d’un commerçant ou d’une commerçante qui remet dans le circuit les produits périmés après avoir pris soin de changer les dates de péremption. On prend les mêmes, pour de nouveaux dégâts. Finalement Faure Gnassingbé s’est fait sienne cette célèbre citation d’Antoine Lavoisier à savoir : « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ». C’est à travers ce prisme qu’il faut décrypter les deux principales nominations du conseil des ministres en fin de semaine dernière. La machine est plantée, totalement en déconfiture, le système est à bout de souffle et ne répond plus. Normal pour un régime qui bouclera 50 ans au pouvoir le 14 avril prochain.

Les chapelets de bonnes intentions, les velléités affichées çà et là ne changeront pas grand-chose, le système RPT-UNIR ne fera plus aucun miracle au Togo en dehors des rafistolages visant à prolonger son coma. Les curieuses nominations intervenues ces derniers jours rentrent dans cette droite ligne.

D’abord dame Ingrid Atafeinam Awadé désormais propulsée à la tête de la CNSS (Caisse Nationale de Sécurité Sociale) n’est plus à présenter. Son passage à la tête des impôts avec sa horde de courtisans et d’obligés qui ont transformé cette régie financière en une caisse privée n’est plus à démontrer. Elle et ses amis s’en sont sortis avec des comptes bien garnis. Poussée à la sortie par Adji Otèth Ayassor certainement avec la bénédiction de Faure Gnassingbé lui-même, elle s’est vu plus tard confiner à la Direction de la DOSI (Délégation à l’Organisation du Secteur Informel), une coquille vide bien étroite pour elle. Malgré ses efforts (sic) dans ses nouvelles responsabilités, elle avait du mal à s’imposer comme par le passé.

C’est depuis un bout de temps qu’elle rêvait d’un poste à la hauteur de ses ambitions et pour les grands et loyaux services rendus au système. La voilà désormais remise en selle à la CNSS. Un poste bien plus valorisant que le strapontin de DG de la DOSI. De ses nouvelles responsabilités, elle pourra désormais retrouver le sourire et s’afficher plus que «pimpante».

Par contre pour l’indéboulonnable Koffi Kadanga Walla qui s’accrochait à ce poste comme une chauve-souris, même 19 ans après sa retraite, c’est la fin d’un long parcours. Selon des sources autorisées, celui qui se soignait chaque trimestre en puisant directement dans les caisses de la société quitte les lieux avec des grands ressentiments à l’endroit de qui on sait. Pour lui, l’histoire se conjuguera désormais au passé.

Un autre aura mis un terme à ses ressentiments. Lui, c’est Ihou Yaovi Attigbé, un baron du régime RPT-UNIR au parcours aussi sulfureux que controversé. Son passage à la tête de l’UTB (Union Togolaise de Banque) a été l’un des plus désastreux ( 36 milliards de déficit), obligeant aujourd’hui le gouvernement à opter pour une fusion de cette banque avec la BTCI ( Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie). Lors de sa passation de service le 1er juillet 2016, Ihou Yaovi Attigbé annonçait au personnel et à son successeur Patrick Mestrallet son prochain point de chute, à savoir la Direction générale de la CNSS. Un poste qu’il n’occupera que sur le papier à cause du refus catégorique du grognard Koffi KadangaWalla de libérer les lieux. Presqu’un an après, alors que des rumeurs faisaient état d’un probable remaniement qui verrait le départ des ministres aussi incompétents que controversés, notamment ceux de l’Education (avec la crise des enseignants), de l’Agriculture, des Transports à cause des différents scandales qui secouent ces départements, à la surprise générale, le locataire du palais de la Marina n’a trouvé mieux que de rajouter un autre pilleur à ceux qui trônent déjà au gouvernement.

Pour calmer les pleurs d’Ihou Yaovi Attigbé qui a certainement aussi rendu de précieux services au régime, on a été obligé de charcuter le département de Mme Bernadette Legzim-Balouki. L’ancien DG de l’UTB aux multiples scandales est le nouveau ministre de l’Industrie et du Tourisme. Drôle de gouvernance dans un pays, où on parle régulièrement de la lutte contre la corruption.

Les nominations de ces personnages controversés et l’incapacité de Faure Gnassingbé à remanier son gouvernement composé de ministres soit incompétents soit impliqués dans divers scandales viennent rappeler, si besoin en est encore, que le système en place est en pleine déconfiture.

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