1- Le Correcteur : Bonjour M. le Président, quel bilan peut-on établir de votre dernière tournée en Europe?
Jean-Pierre FABRE : Naturellement, un bilan satisfaisant. Chaque fois que je me trouve à l’extérieur de notre pays, je ne ménage pas ma peine pour avoir le plus de contacts possibles, public comme privé, afin d’informer de la situation politique du Togo. Ainsi, la rencontre du 26 mars 2017 avec la diaspora togolaise a constitué un moment essentiel de ce séjour européen. Il faut dire également que ma dernière rencontre avec la diaspora togolaise en Europe remonte à septembre 2014, en Allemagne à Wupperthal, bientôt trois ans.
Depuis, beaucoup d’événements ont eu lieu dans notre pays, notamment la présidentielle d’avril 2015 dont certains esprits malveillants se sont servis pour semer la confusion, et pervertir ou dénaturer le sens de notre engagement dans le combat pour l’Etat de droit, la démocratie et l’alternance au Togo.
Il faut enfin reconnaître que la distance mais surtout l’éloignement dans la durée, altèrent la lecture, l’analyse que font certains compatriotes de l’évolution de la situation sociopolitique du pays. Sans compter que beaucoup de mythomanes intoxiquent les esprits et polluent la lutte de l’opposition par les mensonges les plus grotesques. Il est donc important d’apporter les explications et les clarifications nécessaires à nos compatriotes vivant à l’étranger.
2- Le Correcteur : Pourquoi une initiative de ce genre quand on sait que la diaspora ne dispose pas de droit de vote?
Jean-Pierre FABRE : Je suis un peu surpris par votre question. Le fait que les Togolais de l’étranger ne votent pas encore, doit constituer une préoccupation permanente pour tout Togolais qui affirme œuvrer à l’instauration de la démocratie. Cette question mérite attention et il faut lui trouver rapidement, une solution sérieuse.
Malheureusement, le droit de vote des Togolais de l’extérieur fait partie des nombreux problèmes que le régime RPT/UNIR refuse de régler pour rendre nos élections libres, équitables, transparentes et démocratiques. D’ailleurs nous en avons discuté au cours de notre rencontre et je n’ai pas manqué de donner mon point de vue là-dessus. Je crois avoir été compris. Mais ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas, pour le moment, le droit de vote que nos compatriotes de l’extérieur ne doivent pas se tenir au courant de l’actualité politique togolaise. La diaspora, comme les Togolais de l’intérieur, doit se sentir concernée par la lutte de libération de notre pays. Elle doit y prendre part, par les contributions adéquates. Elle a donc, le devoir de s’informer. Les sites Internet et les médias ne suffisent pas. Rien de plus efficace que le contact direct, face à face.
3- Quelle est votre appréciation de l’accueil que la diaspora vous a réservé. ?
Jean-Pierre FABRE : J’ai rencontré des compatriotes sérieux, préoccupés par la persistance de cette dictature d’un autre âge qui sévit encore dans notre pays, des compatriotes désireux de bien comprendre la situation et soucieux de l’avenir du Togo. Surtout des compatriotes avides d’aider, de contribuer à la lutte. Aucun sujet n’était tabou, notamment la prétendue « corruption » de Jean-Pierre Fabre, les raisons de la participation de CAP 2015 au scrutin présidentiel d’avril 2015. Les débats ont été directs, francs et sincères, sans jamais dépasser les limites de la correction. Aucune vaine hostilité, mais également aucune complaisance. C’est un exercice que j’ai décidé de réitérer au moins, une fois l’an.
4- Que répondez-vous à certains responsables de l’opposition qui estiment que cette tournée est inopportune et que vous ferez mieux de rassembler l’opposition en tant que chef de file de l’opposition (CFO)?
Jean-Pierre FABRE : Réellement ? (Rire) Est-il vraiment nécessaire de vous répondre ? Avant d’être CFO, je suis responsable d’un parti qui s’appelle l’ANC. J’ai toujours considéré, et je l’ai souvent affirmé au cours de nos meetings publics, que tout parti de l’opposition qui travaille véritablement et œuvre sérieusement à son renforcement, œuvre à la victoire des forces démocratiques. Je n’entends pas me faire dicter ma conduite par des adeptes du nomadisme politique.
Le culot de certains, probablement missionnés pour me déstabiliser, en se livrant systématiquement à des critiques puériles de tout ce que je fais ou ne fais pas, est plutôt amusant. Vous dites qu’ils sont des responsables de l’opposition ? Moi je dis qu’il ne suffit pas de se proclamer de l’opposition pour en être réellement. Il faut le montrer par le sérieux, la rigueur et la cohérence de ses déclarations et prises de position, et par les activités engagées, constantes et soutenues que l’on mène sur le terrain, sur toute l’étendue du territoire national, pas dans une préfecture ou une région, auprès des populations y compris la diaspora.
Je suis membre de CAP 2015, un groupe de partis dont l’appartenance à l’opposition ne souffre d’aucune contestation. Nous sommes actuellement en discussion avec un autre groupe de partis de l’opposition non membres de CAP 2015. Il y a d’autres partis qui ne sont pas membres de ces deux groupes, mais qui, par leurs actes démontrent qu’ils sont de l’opposition. Je suis en contact avec eux. Ceux qui n’appartiennent à aucun de ces deux groupes et avec qui je ne n’ai plus aucun rapport, connaissent eux-mêmes les raisons de cette situation. J’ai tiré les leçons du passé et je ne souhaite plus rééditer les mêmes erreurs.
Ceux qui manifestent, plutôt bruyamment, le désir d’être « rassemblés » par le CFO, tout en posant quotidiennement des actes qui les disqualifient d’appartenir à l’opposition, manquent de cohérence et ne trompent personne.
Ceux qui prétendent saisir le Chef de l’Etat pour lui faire part de ma prétendue « inertie », et de mon incapacité à prendre des initiatives pour rassembler l’opposition, ce qui n’est d’ailleurs pas une obligation légale du CFO, seraient plus inspirés et plus crédibles s’ils pouvaient dénoncer avec la même hargne, la violation de plusieurs dispositions de la Constitution par le Chef de l’Etat lui-même, ainsi que son refus d’honorer sa signature, ses engagements.
De même, avant de prétendre invoquer la loi portant statut de l’opposition, pour porter la situation à la connaissance du Chef de l’Etat, les personnes qui agitent cette incongruité, feraient mieux de vérifier si, au regard de cette loi, elles appartiennent à l’opposition. Car, la fameuse loi, que nous n’avons pas votée, ne reconnait cette qualité qu’aux partis parlementaires. Elle n’a été votée par le RPT/UNIR que pour permettre la supercherie de l’UFC qui se dit de l’opposition dans le même temps qu’il siège au gouvernement. C’est contre cela qu’il faut se battre et non contre ma modeste personne.
Dans la réalité, ceux que vous appelez « responsables de l’opposition » qui « estiment que ma tournée est inopportune et que je ferai mieux de rassembler l’opposition » ne cherchent qu’à nuire. Malheureusement, ils nuisent à la lutte. Car, leurs attitudes discréditent l’opposition et démobilisent les populations qui nous mettent tous dans le même sac. La confiance dans l’opposition en prend un coup.
5- Entre 2018 et 2020, trois échéances électorales attendent le Togo. Certains pensent que l’alternance ne peut être possible qu’à partir des attitudes des forces démocratiques à travers les législatives et locales de 2018 si le gouvernement respectait ses engagements, qu’en pensez-vous?
Jean-Pierre FABRE : L’alternance est toujours possible à condition de la vouloir et d’y œuvrer avec sérieux, avec rigueur. Elle ne s’offrira pas à nous. Il nous faut l’arracher. Nous devons tout mettre en œuvre pour mettre fin au régime des Gnassingbé qui boucle cette semaine même, cinquante années d’usurpation et de confiscation du pouvoir au Togo.
A une année des élections législatives il est effectivement urgentissime que toutes les forces démocratiques se mobilisent dès maintenant pour imposer les réformes politiques prescrites par l’APG.
Le RPT/UNIR qui use de tous les subterfuges pour se maintenir au pouvoir ne nous facilitera pas la tâche. Nous devons donc faire preuve d’une détermination inébranlable. Les attitudes et les petits mensonges, qui démobilisent les populations, doivent être bannis. Quand on se dit de l’opposition, on doit se donner pour règle de conduite d’éviter de porter des critiques injustifiées et inutiles sur les actes de ses collègues de l’opposition en direction du pouvoir en place. Voilà pourquoi, je déplore les mesquineries stériles de certains partis qui se disent de l’opposition et qui s’obstinent à vouloir nous affaiblir au lieu de se dresser contre le, RPT/UNIR qui demeure et doit être la seule cible, l’adversaire. En tout état de cause, à l’ANC, tout comme à CAP 2015, nous ne nous trompons pas de cible. Nous ne nous trompons pas d’adversaire.
6- Selon vous, que reste-t-il au Togo pour connaitre enfin l’alternance?
Jean-Pierre FABRE : La conviction que nous sommes dans une lutte de libération et que nous devons faire preuve de détermination, de persévérance mais aussi de perspicacité. Beaucoup de cohérence et de rigueur dans les stratégies de combat. La compréhension par les partis d’opposition que compte tenu de l’état de notre pays, même à l’heure d’Internet, la communication sur les médias, si importante soit elle, ne remplace pas le travail de terrain, au contact des populations. Car, bien informées et sensibilisées, des populations qui refusent l’arbitraire n’hésitent pas à se mobiliser pour imposer la volonté du peuple souverain.
7- La phase d’indemnisation des victimes des violences politiques a été lancée le 24 mars dernier par le HCRRUN. Que pensez-vous de ce processus?
Jean-Pierre FABRE: J’ai toujours été très sceptique vis-à-vis de tout ce que font le HCRRUN et sa présidente, Mme Awa Nana. Cette dame est utilisée depuis plusieurs années par le pouvoir RPT/UNIR pour couvrir les arrières peu reluisants du régime et pour aider ce dernier à se soustraire à ses obligations. Récemment encore, sous le fallacieux prétexte de ‘’ purification et de repentance’’, à la demande de ce régime, elle vient de manipuler le clergé catholique dans une manigance visant à célébrer, le 14 avril 2017, le 50ème anniversaire de la prise du pouvoir de la dynastie Gnassingbé qui a plongé le Togo dans les funestes dérives qui appellent réparations.
Nous avons compris dès le départ que toute la démarche, de la CVJR jusqu’au HCRRUN, était une mascarade qui visait à exonérer le régime RPT/UNIR de ses nombreux crimes et que cela allait se terminer, dans un flou général, par la banalisation de tous ces crimes, par l’impunité, la protection et même la promotion des auteurs des crimes. Voilà pourquoi, nous n’avons jamais accordé à la CVJR, un quelconque crédit. Voilà pourquoi, à l’instar de nombreux autres compatriotes, je me suis personnellement abstenu de déposer devant cette commission, alors que j’aurais eu beaucoup de choses à dire. Le Prélat président a fait ce qu’il a pu, mais les obstacles étaient pour lui, insurmontables. Le traitement que le régime RPT/UNIR fait des recommandations de la CVJR ainsi que le déclenchement des indemnisations dans le contexte actuel, confirment malheureusement nos réserves.
Aujourd’hui avec le recul, on peut, sans se tromper, dire que la mise en place de la CVJR et le lancement de ses travaux, n’étaient qu’un artifice du RPT pour détourner l’attention des réformes politiques de l’APG, lesquelles auraient dû être mises en œuvre au cours de la période 2006-2008, avant la création de la CVJR, en février 2009.
La durée des travaux de la commission, 2009-2012, puis les longues messes confuses autour des recommandations, incluant la multiplication d’ateliers et autres rencontres stériles, ont constitué la manœuvre dilatoire qui a permis à ce jour, d’échapper à la mise en œuvre effective des réformes politiques.
Aujourd’hui, alors que s’annoncent encore des échéances électorales, le pouvoir tente à nouveau de détourner l’attention des réformes politiques, en lançant cette prétendue phase d’indemnisation des victimes des violences politiques, inaugurant ainsi une nouvelle période de dilatoire. Ce qui ne fait que confirmer le refus obstiné du chef de l’Etat de mettre en œuvre les réformes de l’APG.
Nous étions des premiers à dénoncer et à rappeler à l’ordre le HCRRUN et sa présidente, lorsqu’ils se fourvoyaient sur des problématiques (telles que les réformes politiques prescrites par l’APG) qui ne les regardent pas et qu’ils ont fini par compliquer inutilement. Nous étions des premiers à leur rappeler leurs missions statutaires et légales, au rang desquelles les réparations, la lutte contre l’impunité, la réconciliation nationale, etc.
Mais l’allure que prennent les réparations montre clairement que Awa Nana et son institution sont en train de ruiner les attentes des victimes des violences politiques au Togo, avec la différenciation introduite entre les victimes, une véritable discrimination, des bourreaux sans regrets ni contrition, qui perpétuent impunément leurs forfaits et paradent de manière ostentatoire devant les victimes impuissantes, le caractère dérisoire pour ne pas dire ridicule et insultant des ressources consacrées aux indemnisations (par rapport aux sommes faramineuses englouties dans des sommets).
8- Vous avez envoyé plusieurs correspondances sans suite au chef de l’Etat pour solliciter des rencontres sur des sujets touchant la vie de la nation. En tant que chef de file de l’opposition, vous arrive-t-il par moments de vous décourager de la lutte?
Jean-Pierre FABRE : La lutte politique en Afrique, est difficile. Dans notre pays, elle l’est encore plus. Le régime RPT/UNIR s’appuie sur la violence, l’arbitraire et surtout la diversité ethnique qu’il instrumentalise à fond. D’une manière générale, le combat politique est un combat de longue haleine.
Il faut donc faire preuve de beaucoup de courage et de patience. Quand la défense de l’intérêt général motive vos actions, et que votre cause est juste et noble, vous ne vous découragez jamais, quelle que soit l’âpreté de la lutte. Jamais. Avant de nous lancer dans ce combat, nous en avons mesuré les difficultés, les contraintes, les risques. Nous y voilà. Nous assumons. Pleinement. Nous pouvons même dire, avec fierté, même si nous n’avons pas encore atteint l’objectif, que nous avons parcouru une grande partie du chemin. Et ce n’est pas au milieu du gué que nous allons abandonner. Au contraire. La lutte continue. Et de plus bel !
9- La lassitude gagne de plus en plus les populations dans ce processus de lutte pour la démocratie et l’alternance au Togo. Avez-vous fait le constat?
Jean-Pierre FABRE : J’entends dire cela. Cela n’a aucun sens, sauf pour les adeptes de la servitude volontaire. Pour moi, c’est l’oppresseur qui, pour décourager et démobiliser, véhicule ce discours, malheureusement relayé par les mêmes qui se prétendent opposants.
Eh bien c’est le Peuple qui se libère. Aucun peuple au monde, encore moins le peuple togolais, ne peut jamais se lasser tant qu’il ne s’est pas libéré de l’oppression. Des luttes de libération ont été plus longues que la nôtre. La lutte des sud-africains pour se libérer de l’apartheid a été très longue.
Les auteurs de ce fameux constat de lassitude du peuple, sont les mêmes que ceux qui, par manque de culture politique, disent que l’opposition a échoué. Le but est tout simplement de démoraliser ceux qui sont au-devant de la lutte. Nous ne nous laissons pas prendre à ce jeu sordide.
La question que nous devons nous poser est celle de savoir pourquoi Faure Gnassingbé s’obstine à ne pas mettre en œuvre les réformes prescrites par l’APG. Il préfère laisser en place ce système verrouillé qui permet au RPT/UNIR de se maintenir en donnant, surtout à l’opinion internationale, l’impression que le Togo est en démocratie parce que des élections –au demeurant frauduleuses– y sont régulièrement organisées. Alors que malgré le multipartisme apparent, le système de parti unique se poursuit. Bref, je ne veux pas me laisser distraire par la prétendue lassitude du peuple. La lassitude peut gagner les rangs des opportunistes de tout poil, sans conviction, pressés de se retrouver autour de la mangeoire. Pas les rangs des populations déterminées à se libérer du joug de la dictature.
10- Vous avez été nommé membre du Conseil National de Suivi de la Décentralisation (CNSD). Quel est votre appréciation du geste du Chef de l’Etat qui vous a nommé et que pensez-vous de ce Conseil ?
Jean-Pierre FABRE : Je ne crois pas que le chef de l’Etat a fait un effort surhumain pour me nommer dans cette structure où la participation de l’opposition est insignifiante. A l’évidence, il vise au moins deux objectifs. Le premier est de montrer à l’opinion qu’il respecte la loi qui impose la présence de l’opposition dans les institutions, le deuxième est de donner par cette présence un certain crédit au CNSD.
Pour le chef de l’Etat, c’est une institution de plus, qui va fonctionner comme toutes les autres, c’est-à-dire qu’elle est là pour la façade et servira à accompagner le gouvernement dans ses errements. Voilà pourquoi, l’opposition y est largement minoritaire.
Voyez vous-même, pour plus d’une centaine de membres, l’opposition n’y est représentée formellement que par huit députés. Mais, le chef de l’Etat se trompe, s’il croit qu’en raison de la faiblesse de sa représentation, l’opposition, ne fera que de la figuration. Nous nous battrons avec l’énergie et la vigueur que vous nous connaissez. Nous pensons d’ores et déjà que presque la totalité du processus de décentralisation est à reprendre. Avec la contribution de tous, nous ferons reprendre tout ce qui mérite de l’être.
11- Votre message au gouvernement et aux populations en guise de conclusion.
Jean-Pierre FABRE : Depuis des décennies, notre pays est en crise. Une seule famille, qui célèbre cette semaine le cinquantenaire de sa prise de pouvoir, y fait la loi avec sa cour. Les citoyens sont à la merci d’un régime qui use en permanence, de violence et d’arbitraire pour se maintenir au pouvoir. Une minorité pille les ressources nationales et réduit le reste des populations à la misère.
Le régime RPT/UNIR a extirpé toute humanité, c’est-à-dire toute dignité, du togolais. La force a imposé la fuite de la morale. Et la célébration de la couardise, de la duplicité et de l’absence des valeurs qui fondent une nation digne de ce nom.
Cette situation qui fait du Togo un Etat atypique ne peut continuer. Elle est à l’origine des tensions qui traversent en permanence la société togolaise, sur toute l’étendue du territoire national et qui se traduisent, comme tout récemment, par la répression dans le sang des revendications exprimées par les populations togolaises de Dapaong à Agoé, en passant par Mango, Sokodé, Abobo-Zéglé etc. Nous avons le devoir d’arrêter toutes les dérives du système RPT/UNIR.
Le Togo est notre bien à tous. Aucune famille, aucun clan, aucune ethnie ne peut se l’approprier.
Voilà pourquoi, nous devons nous mobiliser pour mettre fin au régime RPT/UNIR qui a démontré depuis des lustres, son incapacité à améliorer les conditions de vie des populations togolaises et ne dure au pouvoir qu’en raison de sa brutalité intrinsèque. Je réitère mon appel à la mobilisation de tous les Togolais, sur toute l’étendue du territoire national ainsi qu’à la diaspora afin qu’ensemble, nous mettions fin à la souffrance du peuple togolais. Et restaurions ainsi, sa dignité bafouée depuis si longtemps.
J’invite solennellement le Chef de l’Etat et le gouvernement à prendre toute la mesure du mécontentement actuel dans le pays, face à la gouvernance du système RPT/UNIR et à faire preuve de responsabilité. La situation actuelle peut être celle qui précède l’explosion. Elle en a toutes les caractéristiques, elle en possède tous les ingrédients.