Véritable soubassement indispensable à la relance économique, les infrastructures économiques font partie des axes de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE), adoptée par le gouvernement le 29 août dernier.
Unique cadre de référence des interventions de développement du Togo pour la période 2013-2017, la SCAPE est considérée par bon nombre d’économistes comme un document dont la mise en œuvre mettra sans nul doute, le Togo sur la voie de l’émergence économique.
"La SCPAE - si elle est mise en œuvre - fera également de la réduction de la pauvreté au Togo, une réalité", a affirmé à l’Agence Savoir News, Serge Marie N’guessan, le représentant résident de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Togo.
La SCAPE est l’intitulé du deuxième Document de Stratégie complète de Réduction de la Pauvreté (DSRP II), après des avancées notables enregistrées par le premier document (DSRP-C) notamment au plan politique, social et économique.
Le taux de croissance est passé de 3,4% en 2009 à 4,0% en 2010. Elle est estimée à 4,9% en 2011 et 5,6% en 2012.
La SCAPE : Une stratégie avec différentes +autoroutes+ ou +axes stratégiques+
"La SCAPE est une stratégie avec différentes +autoroutes+ que nous appelons +axes stratégiques+. Les différents axes sont tracés et concernent différents secteurs", a expliqué Koubalékota Kamaga, secrétaire Technique du DSRP.
Au total cinq axes stratégiques sont retenus pour la mise en œuvre de la SCAPE. Ils se complètent et interagissent pour réaliser l’orientation politique visant une croissance accélérée, inclusive et génératrice d’emplois :
- Le développement des secteurs à fort potentiel de croissance
- Le renforcement des infrastructures économiques
- Le développement du capital humain, de la protection sociale et de l’emploi
- Le renforcement de la gouvernance
- La promotion d’un développement participatif, équilibré et durable.
Dans le budget de l’Etat/gestion 2014, le montant total des ressources allouées à ces axes s’élève à 616,8 milliards de F.CFA, soit 74,3% du budget équilibré en recettes et en dépenses pour la somme de 832,7 milliards de F.CFA.
Nous mettons un accent particulier sur les infrastructures économiques ou +axe 2+, véritable soubassement indispensable à la relance économique. Le budget/2014 a consacré plus de 162,1 milliards de F.CFA (soit 26,3%) à cet axe.
Le Togo avec un patrimoine énorme d’infrastructures économiques
Le patrimoine d’infrastructures dont dispose le Togo est énorme et constitue le soubassement indispensable à la relance de son économie. La SCAPE met un accent particulier sur le développement des infrastructures de transport, les infrastructures énergétiques et les infrastructures de postes et de télécommunications
Les infrastructures de transport : Il s’agit du réseau maritime et fluvio-lagunaire, des infrastructures routières, du réseau ferroviaire et du réseau aérien.
L’Etat togolais entend investir plus de 1.000 milliards de FCFA à moyen et long termes pour l’extension des infrastructures portuaires.
Pour les infrastructures routières, le gouvernement ambitionne réaliser de gros investissements. Plus de 2.000 milliards de FCFA seront investis grâce à l’appui des partenaires au développement pour les cinq années à venir, pour la réalisation de plusieurs projets dont l’ouverture et la réhabilitation de pistes rurales.
Les principales routes transversales au corridor nord-sud seront également réhabilitées dont les voies Agou-Notsé-Tohoun, Atakpamé-Badou, Dapaong-Mandouri, Kabou-Guerin Kouka-Katchamba, Aného-Tabligbo-Tsévié et Lomé-Vogan-Anfoin.
S’agissant du réseau aérien, le Togo entend disposer d’un réseau d’aéroports régionaux modernes. Le gouvernement a entamé depuis quelques mois, de grands travaux de la nouvelle aérogare de l’aéroport international Gnassingbé Eyadéma de Lomé, grâce à une subvention de 75 milliards de F.CFA de la China Exim Bank.
"A la fin des travaux, nous disposerons d’équipements les plus modernes en matière de supervision et de la sûreté", a souligné le Colonel Gnama Latta, Directeur de l’Aviation civile et Président du comité de pilotage du Projet.
Concernant le réseau ferroviaire, le Togo veut augmenter le trafic grâce à la nouvelle société d’Etat "Togo Invest Corporation" dont le véritable socle de développement repose sur le corridor de transport : un chemin de fer qui sera construit de Lomé jusqu’à Cinkassé sur une distance d’environ 760 km.
Les infrastructures énergétiques : L’Etat entend porter la capacité de génération de l’électricité de 161 MW en 2010 à au moins 300 MW en 2015 et 500 MW en 2020.
Les infrastructures de postes et de télécommunications : Ce secteur contribue à environ 5,7% au PIB. Le gouvernement veut faire du Togo, une vitrine dans la sous-région en matière de TIC (Technologies d’Information et de Communication) à l’horizon 2015.
L’accès au haut-débit ne sera plus un produit de luxe, mais plutôt un produit de grande consommation pour les ménages.
Toutes les actions menées dans le cadre de la réalisation de ces infrastructures économiques font appel à une main d’œuvre, d’où la création d’emplois : temporaire, occasionnel ou définitif.
Pour les grands chantiers d’infrastructures routières entamés ces dernières années, la main d’œuvre locale a été hautement sollicitée par les entreprises, même constat pour les travaux de modernisation du port Autonome de Lomé avec la construction du troisième quai.
Par exemple, le seul chantier de construction de la nouvelle aérogare de l’aéroport de Lomé a mobilisé plus de 400 employés dont 300 togolais. FIN