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Nana Akufo-Addo : «L’Afrique de l’Ouest manque de grands projets communs»
Publié le vendredi 21 avril 2017  |  Jeune Afrique


© Autre presse par African heritage magazine
Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, avocat et homme politique ghanéen, PR du Ghana


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Un peu plus de trois mois après son investiture, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo pose les grandes lignes de sa politique : modernisation de l’économie, lutte contre la corruption et coopération avec ses voisins de la sous-région.

Longtemps il s’est approché du pouvoir sans parvenir à décrocher le Graal. Candidat malheureux aux élections de 2008 et de 2012, Nana Akufo-Addo aura dû attendre décembre 2016 pour s’imposer, enfin, dans les urnes. À la tête du pays de Nkrumah, pionnier des indépendances au sud du Sahara, cet ancien ministre de la Justice puis des Affaires étrangères se réjouit d’exercer la fonction suprême au sein d’un club ouest-africain qui, depuis le départ du Gambien Yahya Jammeh, se revendique comme pleinement démocratique.

À peine élu, le nouveau président a surpris son monde en nommant pas moins de 110 ministres, laissant perplexe plus d’un Ghanéen. À l’en croire, ce gouvernement pléthorique se justifierait par l’ampleur des chantiers prioritaires, dans un pays dont la croissance a chuté de 14 % en 2011 à 3,3 % en 2016. Soucieux de consolider les acquis démocratiques, notamment en renforçant les pouvoirs du Parlement, Akufo-Addo saura-t-il redonner au Ghana l’aura dont il jouissait au temps de son père fondateur ?

Jeune Afrique : Les pays d’Afrique de l’Ouest parviennent aujourd’hui à dénouer de concert des crises politiques, comme on l’a vu récemment en Gambie. Pourtant, l’intégration économique y est moins avancée qu’en Afrique australe ou en Afrique orientale. Comment l’expliquez-vous ?

Nana Akufo-Addo : L’élection d’Adama Barrow en Gambie a valeur de symbole : pour la première fois depuis les indépendances, tous les dirigeants ouest-africains sont élus démocratiquement. Je ne suis en fonction que depuis le 7 janvier, mais les interactions que j’ai pu avoir avec mes pairs me font ressentir un climat de confiance encourageant.

Tous disposent de la légitimité requise pour prendre les bonnes décisions. Ce climat politique favorisera nécessairement la progression de notre région vers l’intégration économique.

Ce qui nous fait encore défaut, contrairement à l’Afrique australe ou à l’Afrique orientale, c’est la mise en œuvre conjointe de grands projets, notamment sur le plan des infrastructures : un système ferroviaire unifié, des routes connectées… C’est ce développement commun de nos ressources que nous devons maintenant privilégier.


Le Ghana occupe une place particulière dans l’histoire de l’Afrique subsaharienne, ayant été la première nation à obtenir son indépendance, en 1957. Peut-il encore jouer un rôle diplomatique important ?

C’est vrai, nous avons été les premiers à nous libérer du joug colonial, et le reste du continent avait alors les yeux rivés sur nous. Nous avons ensuite aidé nos frères et sœurs africains à frayer leur propre chemin vers l’indépendance. Cela nous a conféré une certaine aura et nous a donné les moyens de nous faire entendre sur le plan international.
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