par Marwane Ben Yahmed
Marwane Ben Yahmed est directeur de publication de Jeune Afrique.
En un peu moins de trente ans, les Africains auront tout vu en France.
Les ersatz de réformes après le discours de La Baule et le désintérêt de la fin des années Mitterrand ; l’empathie et le paternalisme de Jacques Chirac comme la froide distance de son Premier ministre, Lionel Jospin ; les assauts à la hussarde, les leçons à géométrie variable et les fréquentations douteuses de Nicolas Sarkozy ; l’apprentissage pragmatique d’un François Hollande dont le mandat aura autant été marqué par deux interventions militaires que par ses valses-hésitations en matière de respect des principes démocratiques et des processus électoraux.
Seul dénominateur commun : à chaque élection, on nous promet l’aggiornamento que tout le monde appelle de ses vœux. À l’heure du bilan, force est de constater que la realpolitik s’est systématiquement rappelée au bon souvenir des élus.
Il n’aura échappé à personne que le cru 2017 de la présidentielle française – véritable polar à rebondissements – n’a pas brillé sur le sujet. L’Afrique, à de rares exceptions près, en dehors des prismes migratoire ou sécuritaire, a été particulièrement absente des débats. En tout cas de manière consistante, intelligible et concrète. Étrange, me direz-vous, car le continent, de plus en plus prisé économiquement par les Européens, les Américains (du Nord comme du Sud) et les Asiatiques, représente la dernière zone de la planète où la France jouit d’une certaine influence…... suite de l'article sur Jeune Afrique