Prenant à contre pied les thèses défendues par les CFA-exit incarnés par son compatriote et homologue Kako Nubukpo, l’économiste togolais Michel Nadim Kalife apporte un autre son de cloche: “le Franc CFA n’est pas responsable de nos tragédies”, déclare-t-il avec des arguments qui ne plairont pas dans un village intellectuel africain acquis à la thèse de la “répression monétaire”. On pourrait changer le nom en “Afro” ou “Cauris” mais ce n’est pas ça le problème, pourfend M. Kalife qui met le doigt là où ça fait mail: la gouvernance défaillante de nos républiques. Entretien réalisé par Nephthali Messanh Ledy.
Le débat sur le Franc CFA fait rage dans les pays africains concernés. Quelle est la position de l’économiste que vous êtes ?
Le franc CFA n’est pas parfait, comme toute autre monnaie. Tout dépend de la politique monétaire, de la politique budgétaire et de la politique fiscale que chaque pays pratique. La monnaie, si vous voulez, c’est comme le sang dans le corps humain. Si vous injectez des virus dedans, le sang devient vicié, et vous êtes malade. Si le sang est bien filtré par les reins, votre corps est sain et se porte bien. Et ce sont les contre-pouvoirs qui font respecter l’Etat de droit et la bonne gouvernance. ... suite de l'article sur Autre presse