Pour sa première sortie au cours de cette année 2014, c’est à Agoè banlieue nord de Lomé que les militants du Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC) se sont donné rendez-vous ce samedi. En l’absence du leader du FRAC, Jean-Pierre Fabre, c’est Abbas Kaboua, le président du MRC qui a ravie la vedette de ce meeting.
Il s’est donné à cœur joie dans ce rôle en pourfendant et Faure Gnassingbé et l’ancien Premier ministre d’Eyadema Agbéyomé KODJO. Dans une violente diatribe, le patron du MRC n’a pas mâché ses mots tout d’abord à l’endroit du chef de l’Etat.
C’est d’abord le discours de fin d’année qui a retenu son attention. « C’est un discours creux, c’est un discours vaseux, c’est un discours dégoûtant, c’est un discours dormant », a entamé M. Kaboua devant un public visiblement acquis à sa cause.
Pour lui ce discours n’exprime pas réellement ce que le Président de la République veut dire. « Quand il parle d’élection locale qu’il faut nécessairement organiser, c’est lui-même qui le dit. Et dans la même phrase il se contredit en disant qu’il faut aller avec prudence », justifie-t-il avant de poursuivre « De quelle prudence ce Gnasssingbé là peut nous parler aujourd’hui (…) ? Ce n’est pas lui qui voulait coupler les élections législatives avec les locales ? Il voulait coupler ces deux élections, il y a six mois de cela aujourd’hui ce monsieur nous dit qu’il faut une prudence. Prudence de quoi », s’interroge-t-il.
De toutes les façons « on fera ces élections avant le premier trimestre de cette année », prévient M. Kaboua. « C’est un défi que nous lançons à Faure Gnassingbé. C’est le peuple qui va exiger ces élections. La rue va exiger ces élections ».
Sur l’aspect du discours où Faure Gnassingbé déclarait que « les signaux positifs pointent à l’horizon sur le plan économique ». Kaboua lui rétorque de dire plutôt « le nombre de tonnage de phosphate que l’Etat togolais a vendu du 1er janvier au 31 décembre 2013 », « combien de tonne d’or le Togo a vendu en 2013 puisque en 2012 le Togo en a commercialisé pour 39 milliards de F CFA » « le nombre de tonnage de la bauxite vendue l’année dernier. Il n’a qu’à nous dire combien l’état togolais, l’état des Gnassingbé ont pris chez les pétroliers qui viennent de quitter le Togo parce qu’on leur demande des services pour leurs enfants ».
Terminant avec le président de la République, c’est l’ancien premier qui est dans le champ de mire du virulent politicien togolais.
Sans porter de gants, il trouve que l’ancien ministre de l’intérieur sous Eyademe est « un malade, un malhonnête, un homme qui fume de la d… » avant d’insister qu’il ne sera jamais un sous préfet.
Plus loin, celui qui, était à peine six mois, un de leurs combattants de lutte est subitement devenu un « voleur d’ordinateurs au port autonome de Lomé ». « Quand dans une élection vous n’avez pas pu avoir dix mille voix sur trois millions d’électeurs je pense qu’il faut plier bagages », lance-t-il encore sous les hués d’approbation de la foule.
« Je dis bien que nous n’avons pas volé, on se connait. Si Fabre était voleur il n’allait pas drainer les foules qu’il draine. Si je suis voleur vous devez me chasser depuis », continue-t-il.
S’adressant à la diaspora, M. Kaboua les appelle à la vigilance. « Nous vous dirons la vérité. Elle est là, elle peut blesser mais vous manipuler la diaspora c’est trop. Nous ne ferons pas ça. Il ne faut pas que les gens viennent manipuler parce qu’ils ont ramassé l’argent du Togo. Quel travail, ils ont fait », s’interroge-t-il.
Avançant maintenant à visage découvert, M. Kaboua déclare « La personne dont je fais allusion me connait bien. On ne fait pas la politique comme ça, il ne faut pas qu’il reste dans la nuit sur internet soit disant qu’on fait la politique, on ne fait pas la politique comme, lui-même n’a aucune force, sa force c’est exactement 5000 voix et ces 5000 voix ce sont les militants de l’ANC qui le lui ont donné dans le Yoto », clôturé M. Kaboua sans toutefois nous dire combien lui il draine sous la bannière de son parti.
Ainsi va l’opposition togolaise au moment où des voix s’élèvent pour appeler aux états généraux de cette opposition. Un vœux perdu d’avance diront les sceptiques, à cette allure.