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Droits de l’Homme : Condamné par la Cour de la CEDEAO, le Togo refuse de payer les 20 millions de F CFA à Koffi Amétépé
Publié le jeudi 27 avril 2017  |  L'Alternative


© Autre presse par DR
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C’était en 2013 que Koffi Amétépé, un activiste et militant de l’Alliance nationale pour le changement (Anc), a été arrêté sans aucun motif par une douzaine d’agents des corps habillés. Il a été torturé au camp FIR et a subi différents traitements inhumains au Service de recherche et d’investigations (SRI). La victime raconte avoir été battue par le Col Félix Katanga lui-même qui, après avoir fait attacher ses bras et ses mains, s’était servi du courant électrique pour le secouer. Son mal, c’est d’avoir choisi de militer pour le changement.

« Katanga m’a demandé de renoncer à mon appartenance à l’Anc et de militer pour Unir. Face à mon refus de céder, il a envoyé chercher ses cordelettes dans son bureau. Et c’est lui-même qui m’a battu jusqu’au sang. Il a ensuite ordonné qu’on me fasse rouler dans une boue puante. Après les sévices corporels, sous les ordres du général, on m’a mis dans une fosse d’environ 15 m de profondeur, mains attachées en l’air », se rappelle Amétépé Koffi, six (06) ans après les faits.

A l’époque, ses avocats ont porté l’affaire devant la Cour de Justice de la Cedeao et se sont plaints pour torture, arrestation et détention arbitraire et traitements inhumains et dégradants. En 2016, alors qu’il s’apprêtait à répondre à l’audience à Abuja, il a été kidnappé et gardé pendant 16 jours. « Je sortais des locaux d’un huissier lorsque des individus armés m’ont pourchassé. Ils m’ont arrêté et mis dans un véhicule banalisé. J’étais enfermé dans une chambre pendant 16 jours », a-t-il raconté. A l’en croire, au cours de sa séquestration, il aurait reçu la visite de son bourreau venu lui faire comprendre que c’était juste pour l’empêcher d’honorer de sa présence à l’audience de la Cour de Justice de la Cedeao qu’il a été kidnappé. Mais relâché, il s’y rendit.

Réunie hors-siège à Abidjan en Côte d’Ivoire, le 20 avril 2016, la Cour estimant que Koffi Amétépé a été arrêté et détenu arbitrairement et jugeant fondées les allégations d’actes de tortures dans cette affaire, a condamné l’Etat togolais à verser au requérant la somme de 20 millions F CFA à titre de dommages et intérêts. Un an après cette décision, le gouvernement refuse de s’exécuter malgré plusieurs interpellations. Pendant ce temps, le sieur Koffi Amétépé, victime « des agissements des militaires et des agents du SRI qualifiés d’actes de torture et de détention arbitraire et illégale », souffre de plusieurs maux qui nécessitent un suivi médical régulier. Sans moyens et sans assistance quelconque, le militant de l’ANC broie le noir. « Selon les conseils des médecins compte tenu des séquelles des traitements cruels et dégradant reçus, je ne peux plus exercer d’activités. Alors que j’ai besoin des sous pour continuer mes traitements. Manger aussi devient chose difficile pour moi et ma famille. Le peu d’économie que ma femme a faite est dépensé pour mes soins. Aujourd’hui, elle n’a plus rien. Ses activités étant aux arrêts, elle est à la maison », peste-t-il.

D’où lui viendra le secours ? L’Etat va-t-il débloquer les 20 millions F CFA pour lui permettre de se soigner ? A suivre.

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