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Togo – Gilchrist Olympio : «Le combat politique ne doit plus s’exprimer dans la rue»
Publié le mardi 2 mai 2017  |  Jeune Afrique


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Vernissage d`une exposition consacrée à une visite historique effectuée en 1962 aux USA par Sylvanus Olympio
Lomé, le 26 avril 2017. Radisson Blu Hôtel 02 février. En présence de Gilchrist Olympio, de l`ambassadeur David Gilmour, d`Awa Nana-Daboya et de plusieurs invités de marque, Faure Gnassingbé préside le vernissage d`une exposition consacrée à une visite historique effectuée en 1962 aux USA par Sylvanus Olympio. G. Olympio & Faure Gnassingbé.


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Il y a sept ans, l’opposant historique au régime togolais, Gilchrist Olympio, aujourd'hui président de l’Union des forces de changement, a fini par rejoindre le camp adverse. Face aux dirigeants africains qui se cramponnent au pouvoir, il défend les vertus de la négociation.

Comment Gilchrist Olympio, le meilleur ennemi de feu Gnassingbé Eyadéma, est-il devenu l’allié de l’héritier du régime, Faure Gnassingbé ? Tout n’a pas encore été dit sur cet accord signé en 2010 par ces deux ennemis héréditaires, qui semblaient irréconciliables. Tirant les leçons de quarante années de confrontation aussi violente qu’infructueuse, le fils de Sylvanus Olympio, le père de l’indépendance togolaise assassiné en 1963, a fait nommer au gouvernement quelques-uns de ses partisans.

Et, aujourd’hui âgé de 80 ans, l’ex-opposant envisage de rafler avec son parti, l’Union des forces de changement (UFC), plusieurs grandes villes aux élections locales attendues l’année prochaine. Mais cet homme d’affaires prospère formé à la London School of Economics et à Oxford, qui nous a reçus dans son appartement parisien, se défend d’être allé à la soupe. Face aux régimes qui se cramponnent au pouvoir en Afrique, il dit avoir choisi la voie de la négociation.

Jeune Afrique : Il y a sept ans, votre parti a rejoint le gouvernement. Était-ce finalement une bonne idée ?

Gilchrist Olympio : Même si on est encore loin du compte, notre pays est en voie de démocratisation. En faisant partie du gouvernement, nous avons une meilleure connaissance des choses. Nos cadres y apprennent à gouverner. Avec le temps, ils ont acquis beaucoup d’expérience. Ils voyagent, parlent aux autres dirigeants et se constituent un carnet d’adresses.

Considérez-vous donc que la famille Eyadéma n’est plus votre ennemi héréditaire ?

Gnassingbé Eyadéma a été un malheur pour notre pays. Mais aujourd’hui, c’est à son fils que nous avons affaire et, en dépit du lien biologique, les deux hommes n’ont rien à voir. Ils ne partagent pas les mêmes idées. Nous avons considéré qu’il y avait une fenêtre d’opportunités et avons accepté de partager le pouvoir. Même si cette décision a été critiquée par nos propres collègues.

Jean-Pierre Fabre, votre ancien collaborateur, fait partie de ces détracteurs. Il s’en est allé créer son propre parti…

Il a considéré que le moment était venu pour lui de jouer un rôle plus important. Vous savez, la conquête du pouvoir est l’une des motivations de l’engagement en politique, tout comme la recherche du profit motive les hommes d’affaires.

Le Togo n’arrive pas à dépasser la ligne de fracture entre le Sud, où se situe le pouvoir économique, et le Nord, où est implanté le pouvoir militaire et politique

Le pays s’est-il réconcilié avec lui-même ?

Le Togo n’arrive pas à dépasser la ligne de fracture entre le Sud, où se situe le pouvoir économique, où l’on cultive et exporte le café, le cacao, un peu de bois et un peu de coton, et le Nord, où est implanté le pouvoir militaire et politique. Les gens du Nord ont peur des élections parce qu’ils craignent de perdre leurs privilèges. L’opposition doit donc user de doigté pour ménager nos compatriotes. Mais on peut tout de même critiquer le fait que le pouvoir soit concentré entre un certain nombre de communautés du Nord.

En avez-vous déjà discuté avec Faure Gnassingbé ?

Pas directement. Je lui dis que le secteur public et le gouvernement ont besoin d’être alimentés par les meilleurs cadres du pays, et non pas suivant la longue pratique régionaliste dont il a hérité. Mais lors des discussions, les gens du parti au pouvoir nous rétorquent souvent : « Si on laisse la porte ouverte aux sudistes, ils vont tout prendre. » Cette peur-là n’est pas facile à extirper.

Je suis convaincu que Faure Gnassingbé est différent de son père. Ce dernier ne se serait même pas assis à la même table que nous

Quels sont vos rapports avec le président ?

Nos relations ne sont pas mauvaises. Il est jeune et, contrairement à l’image que certains lui accolent, il est intelligent. Quand vous discutez avec lui, vous constatez qu’il a une bonne culture générale. Et il est ouvert à la critique. Quand il le juge nécessaire, il me consulte sur certains dossiers. Par ailleurs, il a insisté pour que je l’accompagne à la prestation de serment de Nana Akufo-Addo, le nouveau président du Ghana. En revanche, je n’ai jamais rencontré Gnassingbé Eyadéma, qui m’a pourtant condamné à mort deux fois. Je suis convaincu que Faure Gnassingbé est différent de son père. Ce dernier ne se serait même pas assis à la même table que nous.

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