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Sommet Israël-Afrique : Que cherchait Faure Gnassingbe à Conakry
Publié le mercredi 3 mai 2017  |  Le Temps


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Défilé militaire et civil clôturant la commémoration du 27 avril 2017
Lomé, le 27 avril 2017. Place des fêtes de la Nouvelle Présidence de la République. Les officiels du pays, avec à leur tête le Président Faure Gnassingbé, ont assisté au traditionnel défilé militaire et civil.


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Le président Faure Gnassingbé a effectué une visite express le 30 avril à Conakry pour convaincre Alpha Condé de s’engager pour le sommet Israël-Afrique.

Plaidoyer. La visite-éclair de Faure Gnassingbé à Conakry relève tout de même de l’étonnement. « Ce déplacement s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens d’amitié et de fraternité existant entre les deux pays, leurs peuples et dirigeants respectifs », indique dans la plus insipide langue de bois, la présidence de la République.

Non convaincu d’ailleurs pas ce paragraphe, le rédacteur en ajoute un autre paragraphe peut explicite sur l’objet réel du voyage. Il porte sur « le renforcement de l’intégration », » la préservation de la paix et la promotion des valeurs de solidarité ». Pour deux pays appartenant à la CEDEAO, non frontaliers par ailleurs, et n’ayant jamais eu de cassus belli, de telles affirmations paraissent bien oiseuses.

Et comme si cela ne suffisait pas à convaincre, la présidence rajoute la confusion à l’insatisfaction avec un paragraphe mettant en exergue un précédent voyage d’un émissaire du président Alpha Condé, porteur d’un message à Faure Gnassingbé quant aux réformes en chantier de l’Union Africaine.

Rien de ce qui est au-dessus n’éclaire pas le citoyen lambda sur les motivations du voyage présidentiel et pour lesquelles Faure Gnassingbé pourrait dépenser le denier public, soit plus de 200 millions CFA pour le court déplacement à Conakry.

Toutes les raisons évoquées dans le communiqué relèvent des sujets sur lesques une discussion téléphonique entre les deux présidents auraient suffi. Les relations économiques entre la Guinée et le Togo sont négligeables pour nécessiter la visite de Faure Gnassingbé, fût-elle de courte durée.

Somme toute, il n’y a qu’une cause qui peut mettre en branle Faure Gnassingbé: le premier sommet Israel-Afrique censé se tenir le premier du genre qu’accueillera le Togo du 16 au 20 octobre prochain. Et Faure Gnassingbé était en mission en Guinée pour faire un plaidoyer auprès du président guinéen, réticent quant à sa participation à une telle rencontre entre l’Etat d’Israël et les pays africains.

Président en exercice de l’Union Africaine, le Guinéen a des préventions contre les hommes d’affaires israéliens. Alpha Condé qui s’est lancé dans la remise à plat du système de concessions minières dans son pays a lancé la justice guinéenne aux trousses de Benny Steinmetz, mis en résidence surveillée à Tel-Aviv jusqu’en janvier dernier. L’Israélien avait obtenu dans des conditions obscures le gisement de diamant de Simandou, l’un des plus importants au monde.

Sommet inutile?

Ensuite, le président guinéen qui reste tout de même un dirigeant avisé ne semble guère convaincu par l’importance d’un sommet régional entre l’Afrique et l’Etat hébreu. Certes, Israël, 21.000 Km2 est une grande puissance militaire mondiale, vivant par ailleurs grâce aux aides massives des Etats-Unis et des Européens dans un contexte de guerre larvée avec les nations arabes.

Mais l’Etat hébreu reste une puissance économique mineure, même pas présent dans les 30 premières économies du monde, dispose d’un PIB inférieur à celui du Nigéria. Si l’on ne peut dénier une certaine technicité à Israël, surtout dans le domaine agricole (un certain intérêt pour les pays désertiques), une coopération économique liant le continent à Israël relève d’un intérêt que du point de vue militaire.
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