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Me Yawovi Agboyibor se prononce sur l’avenir du CAR et de la politique togolaise
Publié le jeudi 4 mai 2017  |  L’Union


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Congrès extraordinaire du CAR consacrant le retour de Yawovi Agboyibo et de la Méthode
Lomé, les 13 & 14 janvier 2017. Site de TOGO 2000. Congrès extraordinaire du CAR axé autour du thème "Retour à la méthode pour l`alternance".


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Voilà déjà 26 ans que le Comité d’action pour renouveau (CAR) a été créé. Le parti dirigé aujourd’hui par son fondateur, Me Yawovi Madji Agboyibor a célébré l’événement dimanche dernier avec une journée d’action de grâce et de glorification. Une occasion pour le président fondateur de revenir sur la vie du parti.

Q : Le CAR, 26 ans déjà. Que notez-vous du parcours du parti ?

R : Nous avons 26 ans de chemin derrière nous. C’est un parcours fait à la fois de hauts et de bas. Lors de la première élection démocratique que le pays a organisée en 1994, nous étions sortis premiers avec 36 députés sur 81. C’était un acte qui avait surpris tout le monde en commençant par le parti au pouvoir et nous avions fait beaucoup d’ennemis. Nous avons connu par la suite des difficultés. Mais, globalement, nous sommes restés dans la logique qui était la notre dès la création du parti. C’est certainement le point le plus remarquable. Nous n’avons pas fait de divagations, nous sommes restés fidèles à nous-mêmes. Nous avons eu des insuccès mais tant que le parti est debout et continue à respecter sa philosophie, nous avons encore devant nous des jours heureux.

La joie en politique aussi c’est quand on a une mission, qu’on y reste fidèle et qu’on se batte pour son plan. C’est une raison de satisfaction en politique. C’est vrai que nous avons eu de toutes parts des attaques, des injures, etc. C’est regrettable mais ça ne peut pas nous infléchir à aller de l’avant.

Q : Quels sont les défis de la politique togolaise aujourd’hui ?

R : J’ai été personnellement impressionné par un passage de la lettre que les évêques du Togo ont rendu publique le 26 avril dernier. Ce passage est celui où les évêques font le lien entre la vérité et la responsabilité à l’endroit à la fois des acteurs publics et du peuple. J’ai tout le temps dit que c’est là où réside la racine du mal togolais. Des gens lancent des propos, prennent des engagements sans se soucier des lendemains. Dès lors que vous ne vous préoccupez pas de respecter votre parole, de tenir vos engagements, vous ne pouvez pas aller loin. Si aujourd’hui les rapports entre l’opposition et le pouvoir sont ce qu’ils sont, c’est parce que depuis longtemps, tous nos dialogues sont privés de tous sens : on ne tient pas ce qu’on dit. Pour nous, c’est fondamental. Les types de relations que nous avons nourris au sein de l’opposition ne sont pas de nature à permettre à notre pays d’aller de l’avant.

Rien ne se bâtit dans le mensonge. Si j’ai eu à avoir des acquis démocratiques dans mon parcours, c’est parce que très tôt, je me suis efforcé de mériter la confiance de mes interlocuteurs. On ne doit pas jouer avec le destin d’un peuple. En mars 1991, une fois que la marche a été faite (soulèvement populaire), trois jours après, le gouvernement a réagi. Nous nous sommes retrouvés, des propos ont été tenus et des mesures pratiques ont été mises en place pour les traduire dans les faits. Tout simplement parce que tout ce que nous disions était sincère et suivi d’effets. Aussi, si nous avions pu signer l’APG (Accord politique global), c’est parce que les interlocuteurs se respectaient et tenaient leurs engagements. Depuis, ce n’est plus le cas et ça, il faut le regretter. C’est pour cela que pour reconstruire notre pays, il y a besoin d’une remise en cause de ces fondements éthiques : il faut qu’à un moment, la classe politique se fasse confiance. Mais tant que nous restons dans l’idéologie du mensonge, on continuera par tourner en rond. J’en suis meurtri.

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