par Béchir Ben Yahmed
Béchir Ben Yahmed a fondé Jeune Afrique le 17 octobre 1960 à Tunis. Il est président-directeur général du groupe Jeune Afrique.
En un peu plus de trois mois, nous nous sommes habitués à lui : il fait désormais partie du paysage politique. Depuis tout juste cent jours, Donald Trump exerce la fonction et détient les pouvoirs, immenses mais non illimités, de président des États-Unis d’Amérique. Qu’avons-nous appris de lui et sur lui que nous ne savions pas à la fin de 2016 ?
Nous ignorons s’il sera destitué par le pouvoir législatif avant la fin de son premier mandat, en 2020. Ou si, au contraire, il est parti pour se faire réélire dans moins de quatre ans pour un second (et dernier) mandat. Ou si, troisième hypothèse, les Américains et le reste du monde n’auront à supporter le 45e président des États-Unis que pendant quinze autres trimestres… qui pourraient nous paraître fort longs.
Qui peut se hasarder à dire, fin avril 2017, quel président sera Donald Trump, quel est le destin qui l’attend – et nous attend du même coup ?
Toujours est-il que les cent jours qui viennent de s’écouler permettent d’affirmer avec une quasi-certitude que le nouveau président des États-Unis, qui ne ressemble à aucun autre avant lui, est l’exact opposé de celui qui l’a précédé.
À l’intérieur comme à l’extérieur des États-Unis, Donald Trump fait et fera le contraire de ce que Barack Obama a voulu faire ou a réalisé. Je ne connais pas d’autre démocratie établie où un scrutin et un changement de majorité gouvernementale ont conduit à une alternance aussi brutale.
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Sur le plan intérieur, Donald Trump a entrepris de détricoter systématiquement ce que son prédécesseur a fait en huit ans, mais il n’est pas parvenu, jusqu’ici, à défaire la réforme du régime de santé, dont les Américains avaient besoin et qu’ils ont appelée « Obamacare ».
Il a rétabli et légalisé la torture, ou une forme de torture, renouant ainsi avec ce qu’avait instauré le tandem George W. Bush-Dick Cheney. Les États-Unis sont ainsi, de nouveau, la seule démocratie où la torture se pratique… légalement.
Sur ses ordres exprès et écrits, son régime a commencé à expulser par dizaines de milliers les immigrés sans papiers jusque-là tolérés. On évalue le nombre de ces immigrés devenus expulsables à 11 millions.
Mais c’est la politique extérieure des États-Unis qui risque de nous affecter le plus directement. L’Amérique étant l’hyperpuissance mondiale, toute la planète est concernée.... suite de l'article sur Jeune Afrique