Le mardi 4 avril 2017, s’est tenue la deuxième conférence du Comité de Suivi FIFAS en présence de ses différents membres. L’ordre du jour portait sur “l’inclusion financière” et les “outils d’amélioration du financement des PME-PMI en Afrique. L’occasion de présenter les toutes dernières innovations en la matière.
Un master en microfinance et inclusion financière
Le Centre Africain d’Etudes Supérieures de Gestion (CESAG) représenté dans le comité par Gildas Moukpe annonce la création prochaine d’un Master en microfinance et inclusion financière dont la 1ère promotion sera lancée à la rentrée 2017-2018. L’institut s’engage également dans l’inclusion financière à travers le Projet de Renforcement des Capacités en Finance Inclusive en milieu Rural (PRECAF), appuyé par la MASTERCARD FOUNDATION.
Le PRECAF vise à favoriser l’inclusion financière des personnes pauvres, à travers le renforcement des capacités des professionnels de la finance inclusive, l’accompagnement de l’innovation dans les modèles de financement du monde rural, la mise en exergue des enjeux éthiques et professionnels liés à la finance inclusive et le soutien de la réflexion sur les solutions efficaces pour pour une inclusion financière du plus grand nombre.
D’autre part, le CESAG et ses partenaires que sont le Synapse Center et le West African Research Center ont mis en place le Centre Régional de Leadership (CRL) grâce au soutien de l’USAID et de la Fondation MasterCard. Ce centre propose à plus de 8000 jeunes issus de 16 pays africains, des formations en présentiel et à distance.
En ce qui la concerne, MasterCard Fondation précise que ses engagements dans les Projets PRECAF et CRL s’inscrivent dans une action à long terme visant à renforcer les capacités des acteurs de l’inclusion financière. Ayant 2 milliards de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à des services financiers de base, ces Projets développés en partenariat avec le CESAG permettront également de s’assurer que les enjeux sont bien compris afin que les clients non bancarisés puissent être mis au centre des préoccupations des acteurs des services financiers. L’inclusion financière n’étant plus une option à considérer mais une nécessité économique car il y a urgence à réagir.
La mobile assurance, un accélérateur de l’inclusion financière
Le taux de couverture en assurance reste extrêmement faible en Côte d’Ivoire et ailleurs en Afrique, précise Saliou Bakayoko de Sunu Assurances Côte d’Ivoire. Le chiffre de 1% d’assurés dans la région témoigne des efforts à faire en matière d’inclusion. Ainsi, poursuit M. Bakayoko, il faut davantage mettre l’accent sur la sensibilisation de la population par une communication adaptée, prioriser l’innovation en matière de conception de produits adaptés et développer des canaux alternatifs de distribution à destination des populations à faibles revenus, comme le « mobile insurance » c’est-à-dire la distribution de l’assurance-vie et la collecte des primes via le mobile.
En effet, le taux d’équipement de la population en téléphone mobile étant non négligeable, cette forme de distribution de l’assurance vie devra permettre de toucher une plus grande partie de la population, notamment ceux du secteur informel et par ricochet un accroissement non négligeable du chiffre d’affaires de l’assurance et donc du taux de pénétration. Bien qu’il n’y ait pas encore de cadre réglementaire en matière de mobile Insurance, Sunu Assurances a une plateforme de distribution de l’assurance vie via le téléphone portable. D’autre part, l’assureur a institué un réseau de distribution via les IMF (Institution de micro-finance) et autres formes de groupements dédiés à la micro- assurance.
Des fonds de garantie qui viennent atténuer le risque PME
Concernant le deuxième volet du débat, à savoir les outils d’amélioration du financement des PME-PMI, les participants ont passé en revue les dernières nouveautés en la matière. Ainsi, le Fonds de Garantie des Investissements en Afrique de l’Ouest (GARI) s’est félicité de la tendance prise par beaucoup de pays de mettre en place des mécanismes locaux de garantie pour accompagner leurs plans stratégiques et développer des filières prioritaires. A l’instar du Gabon, Le Groupe African Guarantee Fund (AGF) est sollicité par plusieurs pays pour les assister à créer, à gérer et à participer au capital de ces Fonds de garantie locaux.
Le fonds GARI est actuellement en phase de boucler son intégration post-acquisition au Groupe AGF et sera rebaptisé AGF West Africa à la fin de cette étape prévue pour la fin du 1er semestre 2017. En attendant, plusieurs projets de syndication et de collaboration de fonds dgerment un peu partout dans la zone CEDEAO. Ainsi, AGF collabore avec son homologue français Bpifrance sur la phase de création de ces fonds de garantie.
La Syndication de garantie permet d’accroitre le volume des financements accordés aux PME et d’accompagner l’émergence d’entreprises championnes. Un autre projet au profit des PME porte sur le développement du produit « Bank fundraising Guarantee ou garantie de levée de ressources pour les banques ». Ce procédé permet aux banques de lever des ressources à moyen et long terme, pour mieux accompagner les emplois moyens et longs termes des PME et PMI.
La Bpifrance (Banque Publique d’Investissement) développe des projets favorisant l’inclusion financière et le financement des PME/PMI africaine.... suite de l'article sur Autre presse