La question du chômage des jeunes était au cœur des discussions lors de la réunion de deux jours du Forum régional africain sur le développement durable à Addis-Abeba.
Le chômage des jeunes est un problème mondial, bien que ses manifestations dans les pays africains soient encore plus marquées.
Les jeunes en Afrique constituent 35% de la population en âge de travailler, mais représentent 60% du total des chômeurs. Plus encore, la plupart de ceux qui sont employés sont dans la précarité.
«70 pour cent des travailleurs dans de nombreux pays africains sont dans la précarité », explique M. Saurabh Sinha, Chef de la Section de l’emploi et de la protection sociale, à la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
Sinha précise qu’avec des millions d’Africains atteignant l’âge de travailler, on reconnaît de plus en plus le besoin urgent de changements structurels profonds pour la transformation des économies africaines et la création d’emplois décents pour les jeunes.
Selon la CEA, de 1960 à 2010, la population en âge de travailler en Afrique (15-64 ans) a plus que quadruplé, passant de 154 millions à 650 millions de personnes.
Sinha déclare aux participants qu’il faut s’attaquer aux problèmes de l’emploi, de sous-emploi, d’emplois peu rémunérés, précaires et d’emplois décents en Afrique, en ciblant à la fois la demande et l’offre du marché du travail.
«Les mesures liées à l’offre incluent le développement de compétences appropriées grâce à une éducation de qualité, à la formation technique et professionnelle et au développement entrepreneurial».
Sinha explique qu’il y a des cas où les employeurs avaient des postes à pourvoir mais ne pouvaient pas trouver de candidats parmi les chômeurs. «Les diplômés quittent les universités avec des compétences inadaptées aux besoins des employeurs».
Quant à la demande, Sinha soutient que les mesures qui incluent la création d’un environnement commercial approprié, la mise à niveau économique, l’établissement de liens en amont et en aval, renforcent les liens régionaux et négocient des accords commerciaux globaux favorables.
Le rôle central du secteur privé dans l’emploi des jeunes est également souligné dans les discussions. Les participants disent que la croissance du secteur privé est un moteur clé à la création d’emplois.
Lors du forum, les experts ont également abordé la question du taux élevé de croissance démographique en Afrique, qui peut être un dividende démographique, à condition qu’il y ait suffisamment d’investissements dans les emplois, les compétences et l’éducation.