Qu’a-dit l’ex-chef d’état-major des Forces Armées Togolaises (FAT), Atcha
Mohamed Titikpina à quelques heures de son départ le 31 décembre 2013 lors de la cérémonie de passation de commandement entre lui et Abalo
Félix Kadhanga ?
Le général Titikpina, en pleine cérémonie de
passation, a demandé le retrait de la presse de la salle Cinéma de
l’Etat-major général des FAT pour faire ses adieux à huis clos aux
différents chefs corps de l’armée et au nouveau locataire des lieux, a
livré ses inquiétudes sur la situation sécuritaire dans le pays et dans
la sous-région.
Pour le général Titikpina, il appartient au nouveau
locataire de l’Etat-major général de l’armée d’aider le chef de l’Etat
Faure Gnassingbé à avoir « l’esprit tranquille » pour résoudre les
problèmes politiques.
«Le chef de l’Etat, qui depuis un certain
temps conduit les affaires politiques du pays, est en train de réussir
aux plans démocratique, politique, diplomatique, économique, en témoigne
l’évolution du budget de l’Etat, sans compter les différentes actions
par ci, par là. Il vous appartiendra donc de faire en sorte qu’il ait
l’esprit tranquille pour régler les problèmes politiques », a-t-il
conseillé à son remplaçant.
Pour lui, le seul moyen «pour un
politicien de venir au pouvoir, c’est de passer par la voie des urnes,
et non par une rébellion armée au Togo.
«Pour nous et tous ceux qui
viendront après, il faut savoir que le seul chemin à emprunter est le
chemin de la démocratie. Celui qui veut le pouvoir, qu’il aille le
chercher par les urnes. C’est la seule condition d’accession au pouvoir
», a-t-il ajouté.
« Celui qui va vouloir aller à l’encontre de tout
cela se retrouvera en face d’une grande armée ferme et dynamique pour
réprimer tous ceux qui viendraient déranger notre quiétude. Je le sais
parce que nous avons préparé cette armée. Il vaudrait mieux qu’ils ne
s’aventurent pas sur ce terrain », a-t-il conclu sur un ton militaire.
Selon
le général, «les politiciens ont tourné autour de l’armée, mais
celle-ci est restée unie que ce soit dans les pays où nous intervenons,
et même ici ».
«Ils ont mis des efforts pour nous diviser, mais l’armée est restée unie », a-t-il laissé entendre.
Lire l’intégralité de la confidence du général Titikpina aux Forces armées Togolaises (FAT)
«Il
n’est pas de mes habitudes de parler dans ces circonstances, mais j’ai
tenu à le faire pour des raisons qui me sont propres. J’ai voulu le
faire en ce moment solennel, et devant mes anciens que je tiens à saluer
davantage.
Aujourd’hui, nous vivons beaucoup de problèmes en Afrique
et dans le monde. Des problèmes d’insécurité en général mais en
particulier des problèmes de rebellions. Que ce soit en Côte d’Ivoire où
ils sont arrivés à l’épilogue pratiquement, ce sont nos forces armées
qui se sont battues avec eux, au Mali, ce sont également nos forces qui
étaient avec la France, en Guinée Bissau où nous sommes, c’est la même
chose. Aujourd’hui au Congo, nous aidons également à résoudre les
problèmes là-bas.
Les problèmes se suivent mais ne se ressemblent
pas dit-on, mais il y a une constance qui a été remarquée par tous. Il
s’agit des divisions.
Les anciens ici présents ont tout fait pour
maintenir cette armée unie et solidaire. Les politiciens qui nous ont
tourné autour, que ce soit dans les pays où nous intervenons, et même
ici, ont mis des efforts pour nous diviser mais l’armée est restée unie.
Nous en avons parlé pour que nos hommes les écoutent et viennent nous
rendre compte. Aujourd’hui, ils sont tous emprisonnés pour incitation à
la violence. Je tiens à vous dire les événements que beaucoup
connaissent déjà. Alors que c’était chaud, et que ça cassait, ça
brûlait, un officier a refusé d’intervenir, et il l’a dit tout haut.
Je ne le dis pas pour vous plaire, ce sont des faits réels. Nous avons
connu des situations difficiles à cause des comportements de nos
officiers, qui pour des raisons cachées se sont laissés emballés par ces
gens. Je tiens à vous dire que tous ceux qui sont passés par là ont
payé pour leurs fautes. Nous leur avons fait comprendre qu’ils ne vont
pas réussir. L’armée ne demande qu’une seule chose, le compte rendu
fidèle, qui est indispensable et obligatoire.
Ceux qui le font s’en
sortent toujours, mais ceux qui veulent suivre les autres, ne sont plus
parmi nous aujourd’hui. Je reviens là-dessus parce que c’est en cela que
vous allez contribuer à l’éducation de notre nation.
Le père de la
nation, feu Eyadéma, nous disait toujours, « si un mur n’est pas
lézardé, un lézard ne peut s’y introduire ». Il nous appelait donc à
tout faire pour que notre maison commune soit une et indivisible. Prenez
exemple de cela pour tout faire et bannir de vos rangs tout
comportement contraire à l’éthique.
Le chef de l’Etat, qui depuis un
certain temps conduit les affaires politiques du pays, est en train de
réussir au plan démocratique, politique, diplomatique, économique, en
témoigne l’évolution du budget de l’Etat, sans compter les différentes
actions par ci, par là. Même les aveugles en marchant maintenant savent
que les rues sont bien faites.
Quel que soit ce qui se passe, le
président est à l’écoute de tout le monde. Il aura toujours le temps de
régler tous les problèmes.
Il vous appartiendra donc de faire en
sorte qu’il ait l’esprit tranquille pour régler les problèmes
politiques. Pour nous et tous ceux qui viendront après, il faut savoir
que le seul chemin à emprunter est le chemin de la démocratie. Celui qui
veut le pouvoir, qu’il aille le chercher par les urnes. C’est la seule
condition d’accession au pouvoir. Celui qui va vouloir aller à
l’encontre de tout cela se retrouvera en face d’une grande armée ferme
et dynamique pour réprimer tous ceux qui viendraient déranger notre
quiétude. Je le sais parce que nous avons préparé cette armée. Il
vaudrait mieux qu’ils ne s’aventurent pas sur ce terrain.
Comptons
sur nos propres forces, je ne dis pas que nos partenaires ne peuvent pas
nous aider, mais avant toute chose, comptons sur nos propres forces.
Je veux également vous dire que j’ai passé tout ce temps avec vous avec plaisir.
D’aucuns
diront que je n’ai pas fini. Il y a un temps pour rester, mais à ce
jour je viens m’acquitter d’un agréable devoir, pour faire comprendre à
tous ceux qui ont souffert de mon commandement, que ce n’est pas par
plaisir que nous avons agi, mais c’est pour que l’armée soit ce qu’elle
doit être. Les sanctions sont montées quand il le fallait et je demande à
tous ceux qui les ont subies de revoir les clauses de leur engagement à
l’armée, « la punition redresse la conduite, combat la négligence et
fait reprendre le but du devoir ».
Je souhaite à mon successeur, santé, succès, et beaucoup de chances dans tout ce qu’il va entreprendre.