Coup de tonnerre, ce mercredi. Moody’s a infligé à la Chine la première dégradation de sa note souveraine de crédit depuis Tiananmen, il y a 28 ans, la faisant passer de Aa3 à A1 avec une perspective stable.
L’agence de notation financière s’inquiète particulièrement du poids de la dette des entreprises publiques, souvent déficitaires et souffrant de surcapacités, et qui siphonnent une grande partie des crédits bancaires, au détriment du secteur privé, rapporte La croix.
La dette chinoise dans son ensemble ne cesse de grossir atteignant des niveaux inquiétants et faisant reculer fortement la dynamique de croissance de l'empire du Milieu. Fin 2016, la dette totale de la Chine représentait 256% du PIB. Mais la dette extérieure n'en représentait qu'environ 12%.
En précurseur, le Fonds monétaire international (FMI) avait déjà alerté les autorités de Pékin sur les proportions que prenait la situation du pays dirigé par Xi Jinping.
« Après des décennies de croissance à deux chiffres, le régime communiste s'efforce désormais de soutenir l'économie en investissant massivement dans les infrastructures et en maintenant des taux d'intérêt très bas, mais cette politique a créé une bulle financière, notamment dans l'immobilier, qui inquiète le Fonds monétaire international.», écrit La Croix.
En toute logique, l’on pourrait se demander si cet abaissement de l’agence de notation impactera négativement la courbe des investissements chinois en Afrique. Mais les données des derniers rapports sur les partenariats économiques entre le géant asiatique et l’Afrique, présagent d’un avenir certain qui devrait être impulsé par un appétit croissant pour les investissements
Selon les propos de Christopher Balding, professeur à l'Ecole de commerce HSBC à Shenzhen, recueillis par l’agence Bloomberg, la baisse de la note souveraine chinoise «n'a pas énormément d'importance parce que l'essentiel de la dette chinoise est détenu par des acteurs étatiques ou quasi étatiques et, très peu, par des étrangers », a-t-il déclaré à l'agence Bloomberg.
En accord donc avec les chiffres cités plus haut où la dette extérieure chinoise ne représente que 12% du PIB, on peut valablement prédire que la dégradation historique de la note chinoise n’aura pas grand effet sur les pays africains.