"Notre engagement en faveur d’une diplomatie offensive et innovante qui permettra de drainer (…) tous les avantages de la coopération internationale s’inscrit dans la nouvelle vision du Chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, qui consiste à faire de la diplomatie togolaise un véritable outil de développement", a déclaré Robert Dussey, le ministre togolais des affaires étrangères et de la coopération dans une interview à "La Lettre diplomatique", une revue spécialisée publiée en France.
Selon lui, le gouvernement togolais entend désormais "imprimer une nouvelle dynamique à la diplomatie togolaise et l’engager, en dehors de sa fonction traditionnelle de représentation, à s’impliquer davantage dans les actions visant le développement du pays, notamment à travers l’attraction des investissements directs étrangers, la recherche de financements innovants et de partenariats porteurs".
La Lettre Diplomatique : Monsieur le ministre, en charge du portefeuille des Affaires étrangères et de la Coopération depuis le 23 septembre 2013, vous avez plaidé en faveur "d’une diplomatie offensive et innovante qui permettra de drainer (…) tous les avantages de la coopération internationale". Comment définiriez-vous vos priorités dans cette perspective ?
M. Robert Dussey : Je dirai que notre engagement en faveur d’une diplomatie offensive et innovante qui permettra de drainer (…) tous les avantages de la coopération internationale s’inscrit dans la nouvel le vision du Chef de l’Etat, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, qui consiste à faire de la diplomatie togolaise un véritable outil de développement.
Pour atteindre cet objectif, notre Gouvernement entend imprimer une nouvel le dynamique à la diplomatie togolaise et l’engager, en dehors de sa fonction traditionnelle de représentation, à s’impliquer davantage dans les actions visant le développement du pays, notamment à travers l’attraction des investissements directs étrangers, la recherche de financements innovants et de partenariats porteurs. Dans cette optique, lesactions du Gouernement seront orientées vers l’approfondissement des partenariats traditionnels ainsi que l’ouverture vis-à-vis des pays émergents. Concrètement, notre Gouvernement restera mobilisé en vue :
- de soutenir activement la construction de grands ensembles sous-régionaux ;
- d’ouvrir et renforcer son cercle de coopération à de nouveaux partenaires économiques et commerciaux, notamment les pays émergents à travers un réseau diplomatique plus dense et plus dynamique ;
- de promouvoir le recrutement de cadres togolais dans les institutions régionales et internationales, notamment dans les sphères de décision.
L.L.D : Lors de votre visite à Paris le 17 octobre 2013, le renforcement de la coopération économique entre le Togo et la France a figuré au cœur de votre entretien avec votre homologue français, M. Laurent Fabius. Quelles sont les initiatives prévues à cet égard ? Dans quels autres domaines souhaiteriez-vous voir s’intensifier les relations bilatérales ?
R.D. : Je viens à l’instant de parler de l’approfondissement des relations avec nos partenaires traditionnels, et vous n’êtes pas sans savoir que la France est un partenaire historique qui a apporté et continue d’apporter au Togo un concours précieux dans sa marche vers le développement. Il s’agira évidemment de renforcer davantage ce partenariat exemplaire.
Parlant d’initiatives dans le cadre du renforcement de la coopération économique entre le Togo et la France, je rappelais, il n’y a pas longtemps, que le Togo aspire à l’émergence d’ici peu. A cet effet, le Gouvernement a, avec l’aide de ses partenaires, élaboré un document qui est une bréviaire de développement intitulé "Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE)". Ce document stratégique décline plusieurs axes d’actions, notamment le éveloppement
des infrastructures de transports ; le développement du capital humain, de la protection sociale et de l’emploi ; le renforcement de la gouvernance ; la promotion d’un développement participatif, équilibré et durable, etc.
Il va donc de soi que la coopération avec nos partenaires, et donc avec la France, doit s’inscrire dans la logique de ce document qui est un recueil des réponses à nos besoins de développement. Concrètement, il s’agira de discuter avec le Gouvernement français et de lui soumettre des projets qui répondent à nos besoins de développement.
En dehors de l’économie, notre souhait est de voir nos relations s’intensifier au plan politique. La France faisant partie des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, nous croyons fermement que la qualité de nos relations va transcender le cadre bilatéral pour rejaillir de façon positive sur le cadre multilatéral au sein de cette institution universelle.
Les relations culturelles et techniques devront suivre le même rythme, car nous pensons que le poids culturel de la France et son expertise dans plusieurs domaines peuvent être d’un grand atout pour le Togo.