Outre-Atlantique, les services secrets, placés sous les ordres du président, ne sont pas pour autant ses caniches. Il arrive même qu’ils mordent leur maître, comme Richard Nixon l’a appris à ses dépens lors du Watergate. Donald Trump ferait bien de se méfier.
Entre les présidents et les services de renseignements américains – qui regroupent pas moins de dix-sept agences, dont la CIA et le FBI –, c’est un peu le mariage de la carpe et du lapin. Si le président des États-Unis (« Potus », acronyme de « President of The United States ») a autorité sur ces services, il s’en méfie aussi comme de la peste. Il y a de quoi. N’ont-ils pas mis en difficulté certains des locataires de la Maison-Blanche, voire contribué à leur chute ?
La partie de bras de fer qui se joue aujourd’hui entre Donald Trump et James Comey, l’ancien patron du FBI, qu’il a limogé en mai, en constitue un parfait exemple. Selon le New York Times, Trump lui aurait demandé trois mois plus tôt d’abandonner son enquête sur le général Michael Flynn. Éphémère conseiller à la Sécurité nationale, Flynn, dont Trump a dû se séparer en février, avait en effet dissimulé ses contacts répétés avec de hauts responsables russes.
Président sous écoute
Ennuyeux, alors que la CIA et le FBI ont acquis la certitude que le Kremlin a tenté d’influencer la présidentielle américaine en faisant trébucher Hillary Clinton au profit de son rival républicain. Ils l’ont écrit noir sur blanc dans un rapport, rendu public en janvier.
Depuis, le Sénat, la Chambre des représentants et le FBI ont diligenté des enquêtes. Toutes s’efforcent de déterminer s’il y a eu collusion entre des proches du Kremlin et l’entourage de Trump. Outre Flynn, Jeff Sessions, le ministre de la Justice, et Jared Kushner, le propre gendre du président, sont visés. À en croire le Washington Post, Kushner aurait établi un « canal de communication secret » avec Sergueï Kislyak, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, peu avant la prise de fonctions de son beau-père.
En limogeant Comey, Trump pensait s’ôter une épine du pied. Mais le chef du FBI, qui se méfiait du nouveau président, a pris soin de rédiger des comptes rendus après chacune de leurs rencontres.... suite de l'article sur Jeune Afrique